vendredi 9 décembre 2016

Violente mobilité douce

Ne me demandez  pas pourquoi, ni comment on a pu avoir une telle idée, non parce que là, c'était franchement osé, surtout que l'objectif du grimpeur est très simple: GRIMPER !!!
Et comme si grimper ne suffisait pas à nous mettre K.O. il a fallu que l'on fasse ça !

Et que va faire un grimpeur au mois de novembre quand il fait froid, qu'il pleut et qu'il vente ?

- il va faire du vélo ? BEN NON ! Non il prend ses moufles, ses 3 doudounes, ses 36 pulls et va se réfugier au pied d'une falaise ensoleillée. Et s'il pleut, il reste à la maison bien au chaud, matte un bon match de foot avec sa bibine et mange des cacahuètes, et s’entraîne sur sa poutre...

Alors évidemment, nous sommes partis faire un trip vélo/ escalade, jusque-là tout va bien, non non faut pas pousser.
Donc notre objectif, ah pardon je dis nous mais c'est qui nous ? Laura et moi, Laura car c'est une forcené de la mobilité dite "douce" ou brutale a vous de choisir, et moi plutôt branché dans l'activité "boulet" plus communément appelé "le boulétisme" ( ben oui, quand on est capable d'oublier son vélo sur une sortie d'autoroute, de toute évidence pas attaché on gagne du level ! Soyez pas jaloux on ne peut pas être bon partout!).

Bon je reprend... notre objectif était de se déplacer à vélo pour aller grimper.
Le programme était le suivant :

- Chateauvert
- La Sainte Victoire
- Verdon
- Aiglun

Et tout ça, à vélo, en tout plus de 400  km au programme (sans compter les quantités astronomiques de km fait pour acheter des quantités astronomiques de pains au chocolat et pizza le matin ).

On est parti chargés comme des mules, une remorque de 30 kg, ben oui, une tente, un matelas (qui ne rentre pas dans la tente d'ailleurs), les vestes, le matos d'escalade, ET 15 kg sur le vélo de Laura, 5 kg de matos d’escalade et 10 de bouffes... Elle avait peur d'en manquer...

Vous voyez ? On a perdu au moins 10 kg !

Le premier jour a été le plus dur, puisque nous sommes parti sous la pluie, sans réelle idée de notre itinéraire et dans des dénivelés dignes du Tour de France, en arrivant le soir à bout de forces et surtout à bout de mental, nous nous sommes arrêtés dans une propriété privée (Attention on est des fous nous !) me suis jeté sur les Dragibus (mille merci mamie Suzanne !) avons monté tous le barda puis fait à manger, des nouilles aux épinards avec du macro. Alors oui, dit comme ça c'est appétissant, mais les nouilles se sont transformées en purée, et le macro en bouillit, autant vous dire que j'étais vert ! Et bien plus que les épinards !

Nous avons finalement réussi à arriver à Chateauvert, mais de nuit, on plante notre tente, et le lendemain matin, la police de Correns est venu prendre le pti dej avec nous nous dégager car nous étions dans une réserve naturelle.

Mais nous avons trouvé un couple de personnes âgées ( vous avez vu comme je suis poli ?! j'ai même pas dit vieux !) donc le couple de vieux nous a laissé planter notre tente sur leur terrain, avec juste à côté de l'eau de pluie pour se brosser les dents, pffff ! j'avais même plus d'excuses pour faire le crado !

Donc 4 jours d'escalade à Chateauvert, et quelques croix - "Power" 7b+, et "les élément ne font pas de cadeaux" 7b flash et quelques jolis runs pour Laura, elle y a d’ailleurs gagné son surnom, "Lolo gros biscoto".

Pendant ces 4 jours, boby (parfois appelé John, mais c'est rare !) et Leslie (souvent appelé Leslie) nous ont rejoints, avec un camion chacun, autant vous dire qu'on avait bien envie de les attacher à un arbre et de se barrer !

Bref on repart direction la sainte victoire, la fatigue commence à être plus sérieuse mais nous arrivons à bonne destination, à Pourcieux, une fois installé dans un champ entre les vignes et la nationale (ça fait rêver n'est ce pas ?), 4 grimpeurs nous proposent de venir dormir chez eux, mais tout est monté, autant vous dire que c'est la crise de nerf assurée pour Laura si on ne dort pas sous la tente qu'elle a monté toute seule dans la joie et la bonne humeur. On ira prendre le café chez eux le lendemain matin, c'est plus sage. Il n'y avait pas que 4 personnes en cohabitation, mais 12 plus les copains et copines des uns des autres, une sorte de maison de hippie !!!

Dernier jour de route pour la Sainte Victoire:



Une journée bien hard, surtout pour arriver à st Antonin, une belle monté en fin de journée, où pour la première fois j'ai craqué, descente du vélo en colère, vous savez ?! Avec cette pensé stupide que l'on a quand on est en colère contre soi-même "Mais qui est le con qui a placé ce village de merde aussi haut ? A quoi il a pensé ???". Et c'est aussi valable en escalade ! N'est ce pas messieurs les équipeurs ? Mais qu'est ce qui vous prend de mettre les prises aussi loin bon sans de bonsoir !!! (Ma prof de ce2 utilisait cette expression, comme quoi l'école m'a quand même servi a quelque chose ...)

Ah oui ! Sur la route nous avons aussi croisé ce petit agneau:

Non mais OH ! je vous calme tout de suite ! il n'a pas fini en brochette !
Quand j'ai suggéré l'idée, Laura a sorti les brochettes, j'ai rapidement compris qu'elles m'étaient destinées...

Revenons à nos agneaux euh moutons.
Une fois arrivé à "Beaureceuil", un homme rentré chez lui, paisiblement, quand soudain, surgi Lolo gros biscoto voici ce qu'elle a dit:

- "ON A SOIF ! ON A FAIM ! ET ON VEUT UN TERRAIN POUR PLANTER NOTRE TENTE !!!!"
Elle lui tire un grand sourire pas vraiment flagrant, ébahit l'homme n'eut pas d'autre choix que de nous proposer une petite parcelle de son terrain

Vous pouvez rire, mais dans cette situation n'importe qui aurait dit oui, à croire que vous n'avez jamais vu Laura quand elle a faim !

Une journée de repos s'impose, il faut alors établir la mission du jour:
- Nous cherchons un autre terrain, mais je m'occupe de convaincre les propriétaires cette fois-ci.
- Et l'idée était de trouver un endroit ou prendre une douche, pas vraiment de rivière dans le coin nous nous sommes décidé à en prendre une dans un camping, et sans demander la permission !

Je plaide nous coupable monsieur le juge ! C’était de la légitime propreté ! La dernière douche remontait à 5 jours, dans des WC publique, au gant de toilette, et pieds nus juste à côté des urinoirs !

- Ainsi que faire un carnage à la boulangerie de chateauneuf, Cible principale: les sablés au chocolat

Revenons à nos sablés euh moutons.

Nous avons pu faire "En avoir ou pas", 3 longueurs de 6b réputé engagé (mais c'est du blabla hein)
Donc on en a eu, oh oui ! On en a eu une belle vue arrivée là haut !


Il est maintenant temps d'aller à Peyrolles chez ma mère, pour que je passe mes entretiens pour le DE.
(oui oui je sais, un peu en avance, et alors ? c'est vraiment utile de le préciser ?)

L'arrêt, au chaud, avec une douche et un lit ne devait durer que 3 jours, On y a finalement passé deux semaines !

Bref je vais passer à la conclusion parce que je commence à vous raconter ma vie:
Il y a plusieurs points à aborder

- Impossible, mais alors impossible de comprendre ce que trouvent les cyclistes de passionnant dans le vélo !!! Si l'un d'entre eux pouvait m'expliquer !

- Il faut bien s'assurer de partir avec un matelas qui entre dans la tente ET qui n'est pas crevé !
Parce que regonfler un matelas à 3h du mat ce n'est vraiment pas drôle (et là j'applaudis ma lolo pour son courage)

- Pensez aussi à prendre un calmant chaque matin afin d'éviter d'avoir la gorge cassée à force de crier sur ces en***** d'automobilistes de ***** complètement inconscients !! A compléter malgré tout avec des pastilles pour la gorge.

- si vous espérez avoir la classe, c'est mort !


Un jour on m'a dit: "Romain si tu ne fais pas d'étude tu finiras éboueur..."

Je tiens vraiment à remercier:

- Laura: pour son idée quelque peu surprenante mais intéressante ainsi que pour son caractère juste parfait.
- Mamie Suzanne: pour les Dragibus qui n'ont pas durés très longtemps.
- Toute la famille de Laura pour ses encouragements.
- Mon père pour la météo,
- The Boby et Leslie: pour l'eau, les bières et surtout pour leurs compagnies.
- Tous ceux qui nous ont hébergés: pour nous avoir redonné foi en l'humanité (attention je suis en mode philosophe).
- Ma mère: qui nous a supportés pendant 15 jours.
- Je passe du coq aux sablés euh à l'âne mais merci à la mission locale, David, la région et John pour me permettre de réaliser un projet qui me tient à cœur (le DE). Je serai financé pour cette formation, que je commence en début février.

Je vous embrasse tous (sauf les automobilistes !!!) et à bientôt !









jeudi 18 août 2016

Éperon démenge au Mercantour

L’expérience que j'ai vécu il y a une quinzaine de jours est tout simplement magique, elle m'a changé, m'a transformé et surtout a allumé une nouvelle flamme en moi.
Je ne parle pas d'un petit plaisir simple, non non, je parle d'une aventure extraordinaire, d'émotions fortes proche de l'extase !  
Et en tant que suceur de spit invétérer et boulet de classe interplanétaire je peux vous dire que c'est une vraie chance d'avoir pu découvrir un nouveau monde avec des gens tout aussi extraordinaires que cette aventure !
Faire l’Éperon démenge sur le Cayre de la Cougourde au Mercantour.

Jeudi matin je retrouve Leslie et John aux Adrets de l’Estérel pour préparer  le matos, et heureusement car évidement je suis venue en t-shirt, avec mon grigri et mes dégaines (partir a l'arrache et l'une de mes qualités compétences principales !), mais le plus important était bien là, dans mon sac et en sur-nombre, mon PQ...
Avant de partir le père de John m'a gentiment donné une bouteille de rosé, sous prétexte que je n'étais pas gay ...
Je lui ai pourtant rappelé qu'on m’appelait Orlando mais il n'a rien voulut entendre !
Nous partons pour 2h de route, pour arriver au Mercantour.

Une fois arrivé (1700m), on remplit les sacs jusqu’à ce qu'ils débordent :



Et on part pour 2h de marche super sympa, dans une ambiance silencieuse en pleine nature !



Chacun sa route, chacun son chemin...



 Leslie qui fait les yeux doux au photographe.















Bon là elle lui sort les crocs, mais je ne sais pas comment l'interpréter ...
Après tout à chacun sa manière de s'exprimer !

Défilé de mode au Mercantour !

La première concurrente nous sors le grand jeu ! Cheveux châtains, une expression de folie, et bien sûr son atébat multicolore a droite, et son t-shirt coloré !


Le deuxième concurrent lui aussi met toutes les chances de son côté en valorisant l'assortiment bouc+cheveux bruns, il met également en avant ses traces de sueurs sur les deux côté du t-shirt, ainsi que la goutte de bave au milieu.

Mais qui remportera ce soir le trophé du crado le moins crado ???
Vous pouvez voter en commentaire !

Bref le 3éme concurrent a été recalé, pour avoir la boule à zéro !
Mais il pourra revenir l'année prochaine...

Quand on arrive au refuge (nommé Virginie), pas fâché d’être arrivé on visite notre hôtel 10 étoiles gratuit , et nous y découvrons un livre d'or, qui est plus âgé que moi, on y lit quelques mots, visiblement l'air pur peut avoir des effets psychotropes...







Enfin, assis sur le banc, nous allons pouvoir pleinement profiter du paysage et du calme pour se reposer.
Et c'est là que boby nous interpelle !



Il avait une furieuse envie de grimper sur virginie ! Et avec l’expérience, on apprend qu'il ne faut jamais froisser un boby en manque d'activité grimpante.
Je l'accompagne donc dans sa démarche, et l'assure pour qui ne se prenne pas un but, pendant ce temps, Leslie a filmé et photographié toute la scène ...




Oh c'est pas beau !








Cette course côté ABO+ ( abominable sup) est nommée "Aquarium intelligent sous virginie".
La nuit se déroule sans accro, le lendemain, nous partons pour l'éperon démenge, on part pour 1h de marche, ça monte , mais ça se passe bien.







 Une fois arrivé au pied de la voie, je fais mon rituel, on se pose 5 mn (sauf boby qui n'est pas foutu de tenir en place) et on commence à grimper ce petit caillou :


Non pas celui là ! Celui ci :



























Le sommet culmine à 2921 mètres, une fois arrivé en haut, John nous a sorti sa copine du moment, "lint" ! Que l'ont à mangé avec plaisirs !

La descente s'est faite par la voie normale, on a fait le 1er rappel, une fois en bas et la corde tiré, je me rend compte que j'ai oublié le sac au sommet, John y retourne, et il ne m'a même pas insulté ! J'applaudis pour son calme !

Puis nous avons désescaladé le reste, la descente était interminable et physique (si c'est vrai !) jusqu'au refuge, puis nous avons fait la suite a une allure soutenue (merci les bâtons !)

La voie était vraiment belle, il faut grimper entre les points ! Surtout si on se trompe de ligne  (et vous pouvez me croire j'excel dans ce domaine). 13 longueurs ne dépassant pas le 5c, nous avons fait les 2 dernières longueurs en corde tendue.

Merci à Boby et Leslie pour ces 2 jours !